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Entretien avec Philippe Cattaruzza, apiculteur 100% Warré

 

Philippe Cattaruzza est un apiculteur français dont une des particularités est de ne travailler qu'exclusivement avec des ruches Warré, et ce depuis de nombreuses années. Je l'ai rencontré lors d'un marché à Felletin (massif central), où il tient un stand avec ses délicieux miels et produits dérivés. Philippe a aimablement accepté de partager son expérience apicole par le biais de cet entretien.

Mateusz: Bonjour Philippe, tu es aujourd'hui apiculteur professionnel. Pourrais-tu expliquer comment à débuté cette aventure?

Philippe: Je n'ai pas toujours été apiculteur, j'ai d'abord travaillé à l'école forestière, puis comme éducateur dans le secteur social. J'ai démarré l'apiculture à l'age de 30 ans, en loisir, avec quelques ruches Dadant. J'ai découvert la ruche Warré en 2007, c'est alors que j'ai décidé de devenir apiculteur professionnel. J'ai franchi le pas en 2010.

Mateusz: Tu as donc débuté ton activité professionnelle en Warré, tu as laissé les modèles Dadant derrière toi dès le jour zéro?

Philippe: Oui! Je ne pense pas que j'aurais décidé de devenir professionnel si je n'avais pas connu la ruche Warré. Je n'ai jamais aimé les cadres, ni les manipulations qu'ils impliquent. Je voulais tenter une apiculture différente, plus proche de l'abeille. Je n'avais pas de business plan, je me suis lancé par passion, la ruche Warré me permettait de faire de l'apiculture en accord avec mes convictions. Tout le monde me disait "c'est un retour en arrière", mais cela a fonctionné. Cependant, il faut s'accrocher, surtout au début quand on a des ruches neuves.

Mateusz: Les ruches neuves sont un problème, car les abeilles ne veulent pas y rester?

Philipe: Exactement, il n'y pas l'odeur de cire, les essaims préfèrent parfois continuer leur route. Sur des ruches à cadres on incite les essaims à rester en leur soumettant quelques rayons déjà bâtis, cela simplifie le démarrage avec des ruches neuves.

Mateusz: Lorsque j'ai transvasé mes essaims depuis des ruches Dadant vers des ruches Warré neuves, j'avais installé dans les ruches Warré trois ou quatre cadres au format warré, que j'avais fait construire par les abeilles dans leurs ruches Dadant, via des adaptateurs. Cela te semble-t-il une approche recommandable?

Philippe: Oui, pourquoi pas, dans la mesure où c'est provisoire. Sinon il est possible de placer les essaims fraichement transvasés en cave pour 48h afin que l'essaim se fixe. C'est ce que je faisais à l'époque, mais c'est fastidieux pour l'apiculteur, et certainement traumatisant pour les abeilles.

Mateusz: Aujourd'hui, combien as-tu de ruches?

Philippe: J'ai 150 ruches en production. Enfin, 220 environ au total mais je ne compte pas les essaims de l'année.

Mateusz: Si j'ai bon souvenir, tes ruchers sont relativement dispersés - est-ce bien le cas?

Philippe: C'est exact, mes ruches les plus éloignées sont à environ 20 km, mais la plupart sont à moins de 10 km de chez moi.

Mateusz: Est-ce une volonté de limiter la taille de chaque ruchers, ou l'objectif est-il de produire des miel différents en fonction de la localisation?

Philippe: Je ne fais pas de gros ruchers. Je limite la taille de mes ruchers car je sais que l'activité des abeilles vient en concurrence avec les autres pollinisateurs, surtout en moyenne montagne, il y existe des études à ce sujet et je ne souhaite pas bouleverser l'équilibre déjà en place. La taille de mes ruchers ne dépasse pas 15 ruches.

Mateusz: J'imagine qu'une telle approche doit aussi permettre de limiter la transmission de pathogènes entre les ruches?

Philippe: Oui, c'est effectivement bénéfique dans ce contexte là aussi.

Mateusz: Le modèle de ruches que tu utilises est-il exactement celui préconisé par l'abbé Warré, ou as-tu réalisé des adaptations particulières?

Philippe: Elles ne sont pas exactement comme celles de l'abbé Warré, cela correspond plutôt à la variante de Gilles Denis. Le plancher est grillagé à un tiers, mais c'est surtout le toit qui est différent: il est plat, avec un couvre cadres en bois en dessous et une isolation intégrée.

Mateusz: La dernière fois que nous avions discuté, je crois me souvenir que tu disais ne pas utiliser de vitres arrières, est-ce bien cela?

Philippe: C'est vrai. Je n'ai rien contre, mais je n'en vois pas vraiment l'intérêt. Pour bien voir je dois ouvrir la ruche de toute façon. Par ailleurs, le vitrage coûte cher et nécessite une isolation supplémentaire, ce qui réduirait d'autant ma rentabilité. Il m'arrive en revanche d'utiliser une feuille de plexiglas sous le toit, ainsi je peux jeter un oeil par le dessus en enlevant le toit, sans trop déranger les abeilles.

Mateusz: Tu t'occupes aujourd'hui de 150 ruches en production, mais j'imagine que ce nombre était plus modeste au début?

Philippe: Bien sûr, j'ai commencé avec une dizaine de ruche, pour augmenter à 15, 20, etc. au fil des années.

Mateusz: Quelle méthode as-tu utilisé pour faire progresser ton rucher en taille?

Philippe: Tout d'abord, j'ai récupéré un certain nombre d'essaims sauvages, j'en collecte environ 40 à 60 par ans, il y en a beaucoup dans notre région. Je réalise aussi des essaims artificiels si la météo le permet, ou sinon des divisions de ruches. La ruche Warré est une ruche divisible, les divisions sont donc très faciles.

Mateusz: Pourrais-tu expliquer en quelques mots chacune de ces techniques?

Philippe: C'est très simple, la division consiste juste à séparer les élements. On peut diviser une ruche de trois éléments pleins de couvain en trois, en construisant une ruche distincte à partir de chacun des éléments. Ce n'est qu'un exemple bien sûr - en géneral je ne divise que par deux, quitte à rediviser ensuite si je vois que la ruche est suffisamment populeuse.

Mateusz: Faut-il extraire la reine avant? Cela ne doit pas être simple de la trouver, non?

Philippe: Non, ce n'est pas utile. La reine sera nécessairement présente dans un des éléments. Celui-ci conservera sa vielle reine, et les abeilles de l'autre élément élèveront une nouvelle reine. À condition bien entendu qu'il y ait du couvain jeune, il faut s'en assurer avant de diviser.

Mateusz: En quoi consiste l'autre méthode que tu as mentionné, la création d'essaims artificiels?

Philippe: C'est comme un essaim naturel, à l'exception que l'essaimage est provoqué de façon controllée. Ce sont des ruches qui sont prêtes à essaimer, souvent avec des débuts de cellules royales. J'enfume alors la ruche afin que les abeilles se gorgent de miel. J'ouvre ensuite la ruche, pour poser dessus deux éléments Warré vides, et je fais monter la vielle reine avec quelques miliers d'abeilles par tapottement. Ça va relativement vite, et cela permet de créer des ruches très dynamiques, comme c'est le cas avec des essaims naturels. La division est plus simple, mais les ruches ainsi créées sont généralement assez lentes à démarrer, car constituées principalement de jeunes abeilles.

Mateusz: Concernant les abeilles, tu utilises donc uniquement des abeilles locales, tu n'achètes pas d'abeilles "commerciales"?

Philippe: Il m'est arrivé d'en acheter, mais j'ai arrêté suite à quelques problèmes. Je suis revenu à l'abeille locale, dont j'ai récupéré des essaims par exemple dans des ruches abandonnées. À l'époque c'était de l'abeille noire, mais en dix ans la qualité des abeilles locales à fortemment diminuée suite aux hybrydations venues de l'extérieur. Les gens qui souhaitent débuter en apiculteur ont souvent le réflexe d'acheter leurs abeilles en magasin, donc de la Buckfast, de l'Italienne ou de la Carnica, au détriment de notre abeille locale.

Mateusz: Je comprends que tu as une préférences prononcée pour l'abeille noire locale. Pourquoi?

Philippe: Je trouve qu'il y a du sens à conserver l'abeille d'ici. Elle a su coévoluer avec notre environnement, notre climat, notre biotope, et ce depuis des milliers d'années. Actuellement on crée des abeilles complètement dépendantes de l'homme, comme les vaches, les moutons ou les poulets, qui seront incapables de survivre sans l'homme, puisque dépendantes du nourrissement, des traitements, etc...

Mateusz: Lorsque tu effectues tes divisions ou essaims artificiels, suis-tu un processus de sélection particulier? Quels sont tes critères?

Philippe: Je me suis toujours basé sur la sélection naturelle en choisissant les ruches les plus populeuses, dans l'idée que les souches les plus résistantes seront celles qui sortiront du lot. Malheureusement je n'aurai jamais une sélection optimale, puisque mes souches sont hybrydées chaque année par mes collègue, ce qui fausse dans une certaine mesure mes résultats. Il faudrait que je sois tout seul, éloigné de toute abeilles étrangères, pour que la sélection naturelle soit efficace. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai décidé, cette année, de traiter, alors que je ne traitais plus depuis 10 ans.

Mateusz: À ce sujet justement, quel est le traitement varroa que tu as choisi?

Philippe: J'ai opté pour un traitement à base d'acide oxalique sur bandelettes avec de la glycérine. C'est un traitement compatible avec le label "bio" et je l'utilise de manière très limitées: au lieu des 3 passages préconisés, je n'en fais qu'un seul. C'est un nouveau traitement disponible depuis 2 ou 3 ans, et j'en ai entendu beaucoup de bien de la part de mes collègues en "bio". C'est la première fois qu'on a un traitement aussi efficace et aussi simple à la fois.

Mateusz: Jusqu'à présent, tu n'avais donc jamais traité?

Philippe: J'avais testé au début des solutions d'acide formique ou de thymol, mais j'ai rapidement arrêté car c'était stressant aussi bien pour moi que pour les abeilles. Les résultats étaient d'ailleurs très aléatoires, la mise en oeuvre très sensible à la température, puis l'acide formique est dangereux. Concernant le Thymol, on sait maintenant qu'il n'est pas bon pour les abeilles.

Mateusz: Avais-tu recours à d'autres méthodes de lutte contre le varroa, comme par exemple la destruction de couvain?

Philippe: Non, jamais. Mais il faut savoir qu'en respectant le cycle naturel de l'abeille, c'est à dire en la laissant essaimer, le varroa est freiné, puisqu'il y a rupture de ponte. C'est pour cela que toutes mes ruches essaiment régulièrement: soit d'elles-mêmes, soit par essaimages artificiels. Le problème se pose surtout dans les ruchers intensifs, où l'apiculteur surnourri les abeilles pour augmenter la production (sirop, transhumance...). Dans ce cas la ponte est quasi continue, le varroa ne peut que se développer. C'est en quelque sorte le problème que j'ai rencontré moi-même cette année, puisque l'année dernière était très abondante en nectare tout le long de l'été. La récolte de miel a été exceptionnelle, mais il n'y a pas eu de rupture de ponte et le varroa s'est largement développé durant la saison, pour passer ensuite sur les abeilles d'hiver. Cela s'est traduit, sur mes ruchers, par une mortalité de 50% au printemps, alors que les années précédentes le niveau de mortalité des essaims était plutôt de l'ordre de 20 à 30%. Il y a aussi un effet cyclique, car j'ai déjà constaté une mortalité similaire en 2015.

Mateusz: Procèdes-tu au comptage des chutes de varroas pour mesurer l'état de tes ruches?

Philippe: Non, je ne l'ai jamais fait. Par observation je peux identifier les ruches infestées, par exemple par la présence d'abeilles sans ailes. Je laisse mourir ces ruches, cela fait partie de la sélection naturelle. Je fais de même avec les essaims qui ont du couvain en quantité au mois de janvier ou février, alors qu'en cette période il ne devrait pas y en avoir. Je pense que c'est une conséquence de l'hybrydation avec des abeilles "optimisées" pour la production, qui ne survivent pas chez nous sans nourrissement. Sans doute des gênes d'abeilles Italiennes.

Mateusz: Avec le recul, crois-tu que l'approche Darwinienne soit efficace face au varroa?

Philippe: Je n'en suis pas sûr, mais je pense que oui. Si, dès le début, nous n'avions pas traité, nous aurions probablement perdu 95% de nos ruches, mais les ruches survivantes auraient été résistantes. Il me semble que c'est ce qui est arrivé à Cuba, à cause de l'embargo ils n'ont pas pu traiter et cela a décimé leurs ruches. Ils ont pu alors reconstruire leur ruchers sur la base d'abeilles naturellement résistantes.

Mateusz: Tu disposes d'une dizaine de ruchers répartis sur le plateau de Millevaches. Comment fais-tu pour choisir leurs emplacements? As-tu des critères particuliers?

Philippe: C'est souvent des endroits qui me plaisent, c'est du feeling. J'essaye aussi de jouer sur l'altitude afin d'obtenir un gradient dans mes ruchers, ils sont répartis entre 600 et 1000 m. Cela me permet d'étaler mes travaux au printemps et ça limite les pertes liées à la météo, puisque chaque rucher réagit différemment.

Mateusz: Je suppose que tu ne pratiques pas la transhumance? Regroupes-tu tes abeilles pour l'hivernage afin de les monitorer plus facilement?

Philippe: Mes abeilles hivernent à leurs ruchers respectifs, je ne les déplacent pas. Et je ne les transhume effectivement pas, à une exception près: il m'arrive souvent de déplacer mes nouveaux essaims de l'année - entre 60 et 80 environ - fin juin pour les monter à 900 m, à proximité d'une culture bio de blé noir. C'est pour leur donner un maximum de chances au démmarrage. Je redistribue ensuite ces ruches en fin de saison parmi mes ruchers, où elles resteront définitivement.

Mateusz: 60 à 80 essaims nouveaux chaque année, c'est un nombre qui parait important. Servent-ils uniquement à combler les pertes de l'hiver précédent, ou ont-ils également d'autres vocations?

Philippe: Ils me servent uniquement à couvrir les pertes, mais il faut savoir qu'il y a toujours des ratés, cette année c'était une dizaine d'essaims. Il y a aussi des essaims qui ne grossisent pas suffisemment durant l'été, alors je préfère les regrouper entre eux.

Mateusz: Qu'en est-il du nourrissement d'hiver? Est-ce quelque chose que tu réalises?

Philippe: Cela dépends des années, par exemple l'année dernières je n'ai nourri aucun essaim. Cette année, étant donnée une météo peu favorable j'ai du me résoudre à nourrir une vingtaine d'essaim, mais je ne le fais que pour des essaims tardifs de l'année, qui n'ont pas eu le temps de se préparer. Les essaims déjà en place doivent se débrouiller. Si je vois qu'ils ont peu de provisions, je ne réalise aucune collecte de miel, mais ils doivent savoir survivre tout seuls. Si je devais nourrir toutes mes ruches, comme le font mes collègues, j'y passerais un temps monstrueux, cela ne m'intéresse pas.

Mateusz: Alors le temps, justement. La ruche Warré est une ruche à priori peu productrice - ce qu'admet l'abbé lui-même et ce que tu sembles confirmer, mais l'abbé tient à préciser qu'il faut mettre en face un calcul de temps passé au kilo collecté, et celui-ci serait favorable à la ruche Warré. Partages-tu cet avis?

Philippe: Oui, c'est tout à fait exact. Là où je passe du temps, c'est à l'extraction. Mais c'est surtout dans un souci de valorisation de mon miel, puisque je m'astreins à classer mes rayons pour obtenir des miels différents, c'est pour cela que c'est très long. Je sélectionne les rayons un par un, je les plaçe dans des seaux différents, pour les passer ensuite à la presse et égouttage.

Mateusz: Peux-tu m'en dire plus sur le matériel d'extraction que tu utilises? Ce n'est donc pas un extracteur, mais une sorte de presse?

Philippe: Ça n'a rien d'extraordinaire, j'utilise un simple broyeur à pommes pour broyer les rayons, et je laisse ensuite égoutter le miel pendant plusieurs heures. J'ai aussi une presse à opercule pour faire le miel au pollen.

Mateusz: Combien de variétés de miel produis-tu avec tes ruches Warré?

Philippe: Je produis quatre variétés différentes. Bien sûr la solution de simplicité serait de ne faire que du miel "toutes fleurs", mais proposer des miels différents permets d'étoffer mon offre, ça fait plaisir aux clients, rends mon étale plus attractive et puis je peux valoriser certains miels mieux que d'autres: je vends par exemple le miel avec pollen à 12 euros le demi kilo, alors que le prix du miel sans pollen est de 9 euros. La ruche Warré me permet également de commercialiser du miel en brèche, très apprécié de certains clients.

Mateusz: Tes prix semblent très raisonnables, 9 euros les 500 g. correspond à peu près au tarif usuel du miel local chez nous, le surcoût semble modeste. La clé pour une activité viable consisterait donc à proposer dans ton offre des produits que l'on pourrait appeller "premium", valorisant ainsi l'aspect Warré?

Philippe: Mon objectif est surtout de produire de la qualité, je fais de l'artisanat, et pas de la production à grande échelle. La production en Warré est bien moins élevée que ce qu'on pourrait faire en Dadant, surtout en utilisant des abeilles à dominante noire. Je dois donc sortir des sentiers battus et me focaliser sur la qualité afin de pouvoir valoriser le miel en conséquence. J'ai une clientèle qui est fidèle et qui apprécie ce type de produits. Bien sûr il m'arrive d'entendre des gens qui ne connaissent pas mon travail dire que c'est trop cher, mais c'est simplement parce qu'ils recherchent un produit différent. Mes collègues vendent du miel à des prix un peu plus bas que moi, il en faut pour tous les goûts.

Mateusz: Quelle est la productivité statistique d'une ruche Warré?

Philippe: Cela dépends énormement des années... Une moyenne approximative serait de à peu près 10 à 12 kg de récolte annuelle par ruche. Sur une ruche Warré, le miel doit être collecté par éléments complets, et un élément pleins correspond à 15 kg de miel.

Mateusz: Lors de la collecte du miel, tu broies les rayons, la cire ne revient donc jamais à la ruche. C'est bénéfique pour l'hygiène de la ruche, mais on dit souvent que c'est une dépense importante pour les abeilles, car pour produire 1 kg de cire il faut 7 kg de miel. As-tu un avis la-dessus?

Philippe: En toute honnêteté je n'en sais rien, il est possible que cela soit juste. Il faut savoir que les abeilles sont très économes en cire lorsqu'elles construisent leurs rayons, la cire représente il me semble moins de 4% pour stocker le miel... C'est négligeable. Et la production de cire est de toute façon un besoin naturel de l'abeille.

Mateusz: Merci Philippe pour cet échange passionnant. Pour clôturer cette discussion, aurais-tu quelques conseils ou recommendations pour des gens qui souhaiteraient expérimenter avec des ruches Warré?

Philippe: Je pense que l'essentiel, pour démarrer, est de se procurer des ruches d'occasions. Cela simplifie grandement les choses pour le démmarrage. Il faut aussi être dans une région relativement protégée, mais c'est vrai pour tous les types de ruches. On entends souvent qu'il faut mettre des abeilles partout pour sauver la planète, mais c'est idiot: ça ne sert à rien d'installer des abeilles à un endroit où elles ne parviendront pas à se nourrir... Même si l'abeille est essentielle, il faut aussi tenir compte des autres pollinisateurs.


Propos recueillis par Mateusz Viste (ulwarre.pl), le 27 septembre 2021.